De part et d’autre du premier palier de l’escalier monumental de la Gare Marseille-Saint-Charles se trouvent deux sculptures de Louis Botinelly qui se font face. Ces représentations fantasmées présentent deux princesses nues, l’une d’origine Khmer, l’autre d’Afrique subsaharienne qui évoquent à la fois l’Olympia de Manet et l’influence des Expositions coloniales de Marseille en 1906 puis en 1922. Réunies par un travail de montage numérique, les deux femmes partagent le même socle. La complicité de leurs regards s’intensifie, elles passent du statut d’objets de désir à celui de sujets d’un dialogue. La superposition des volumes et des textes en perturbent la lisibilité, les mots « d’Asie » et « d’Afrique » s’entremêlent, le mot « Colonies » s’impose. Le titre est autant une référence à la technique photographique d’expositions multiples qu’aux deux Expositions coloniales.

Michaël Sellam

Michaël Sellam
Né en 1975, vit et travaille à Paris.

Le travail de Michaël Sellam multiplie les références au monde des loisirs populaires avec un intérêt particulier pour les pratiques amateurs et les formes de sous et de contre-culture. Appartenant à une génération qui a intégré l’utilisation de l’informatique et des nouvelles technologies, il s’appuie sur ces instruments techniques et interroge, à travers une démarche complexe et variée, des formes qui se déploient de l’installation à la vidéo, de la sculpture à la performance. Son travail a été exposé dans le cadre d’expositions personnelles et collectives en France et à l’étranger.